Je suis anorexique. Je me suis regardée dans ma glace c’était l’horreur

1er octobre 2004

Bonjours les amis,

Je m’appelle Natalia, j’ai trente deux ans et je suis anorexique. Les questions que je n’arrête pas de me poser : Pourquoi et comment en suis-je arrivée là ? (1m70 et descendu jusqu’à 34kg). Je n’avais plus qu’une envie prendre ma voiture et m’éclater dans le premier mur venu.

Mon parcours : à 14 ans, les médecins m’ont découvert une maladie soi disant mortelle, je ne verrais pas mes vingt ans. J’ai suivi un traitement très lourd et le résultat a été que j’ai pris 20 kg en un mois alors que je ne mangeais pratiquement plus. Au bout de 6 ans, j’ai arrêté le traitement et ai perdu mes kilos. Enfin j’étais et me sentais bien dans mon corps. À 22 ans mon mari et moi avons voulu un enfant, mais j’étais stérile il me fallait un traitement hormonal très lourd. À 30 ans j’étais enceinte. À six mois de grossesse j’ai contracté une nouvelle maladie soi disant mortelle. Mon fils et moi étions condamnés. Après une hospitalisation de quelques mois mon fils et moi sommes rentrés à la maison. Mon fils n’a aucune séquelle, ni par rapport à ma maladie, ni par rapport à sa prématurité (1,04kg).

En sortant de la maternité je ne mangeais plus beaucoup. La nourriture me dégoûtait et me faisait vomir. Plus le temps passait moins j’avais faim, plus je restreignais la diversité et la quantité des aliments que j’ingurgitais, jusqu’au jour où je ne mangeais plus qu’une demi-tomate par jour. Paradoxalement j’avais une hyper activité physique (jogging 20km par jour + jardinage + bricolage) je ne dormais plus qu’une heure par nuit. J’étais euphorique. Tout allait bien jusqu’au jour où je me suis réveillée le ressort cassé. Je me suis regardée dans ma glace c’était l’horreur.

J’ai passé 2 jours à pleurer. A ce moment-là mon petit mari a trouvé sur Internet les OA. Il m’en a parlé, il s’est renseigné et nous avons été ensemble à une réunion. Grâce à l’accueil que j’y ai reçu, je suis toujours en vie. Et miracle, j’ai un espoir de m’en sortir. Je remercie tous mes amis OA qui m’ont sauvé la vie. Ils ont été et sont les seuls, lors du partage, à comprendre mes douleurs physiques et morales. Je ne suis plus seule, une espèce de monstre à part. Nous sommes ensemble à nous entraider. J’ai une famille merveilleuse et des amis OA formidables.

Merci pour tout et à tous pour tous ces cadeaux.